Un cadre européen repensé pour maîtriser les pollutions du XXIe siècle
Une initiative portée par la Commission, validée par le Conseil
Depuis 1991, la DERU constitue l’un des socles historiques de la politique européenne de l’eau. Mais trois décennies plus tard, les défis ont changé de nature : montée en puissance des micropolluants, inégalités territoriales d’accès à l’assainissement, pression climatique sur les infrastructures. Face à ces limites, la Commission européenne a engagé en 2022 une révision complète de la directive. Après de longues négociations, le Conseil de l’Union européenne, réuni au niveau des ministres de l’Environnement, a validé le texte final en mars 2024. Son entrée en vigueur, en janvier 2025, marque le début d’un compte à rebours.
Une montée en exigences environnementales et technologiques
La directive révisée bouleverse les échelles. Le seuil de déclenchement passe de 2 000 à 1 000 équivalents-habitants, élargissant considérablement le périmètre d’application. Le texte introduit une obligation de traitement des eaux usées pour toutes les agglomérations concernées, avec un objectif clair : atteindre 100 % de collecte et de traitement d’ici 2050.
La pollution organique, encore présente dans de nombreux cours d’eau, reste une priorité. Mais la DERU 2025 engage aussi un virage vers le traitement avancé des micropolluants – notamment les PFAS dans l’eau, substances PFAS à fort impact sanitaire – via l’introduction d’un quatrième niveau de traitement obligatoire dans les zones à enjeux.
Vers un assainissement équitable, sobre et transparent
Au-delà de la technologie, la DERU impose une transformation systémique :
- Neutralité énergétique exigée pour les stations d’épuration de plus de 10 000 EH à horizon 2045.
- Plan de gestion des rejets par temps de pluie, limitant à 2 % les rejets annuels non traités.
- Droit à l’assainissement formalisé pour tous les citoyens européens d’ici 2029, y compris dans les zones marginalisées.
- Obligation de publication des performances et des coûts des systèmes, accessible au public, pour chaque station de traitement des eaux usées.
- L’Union veut ici un assainissement plus équitable, mais aussi plus mesurable et plus démocratique.
Entre urgences locales et structuration opérationnelle : le défi de la mise en œuvre
Un calendrier dense et différencié
Les États membres disposent de 30 mois pour transposer la directive en droit national. Les premières obligations concrètes s’appliqueront dès juillet 2027. D’ici là, les collectivités devront établir une cartographie précise des zones sensibles à l’eutrophisation, lancer des audits énergétiques pour leurs stations, et anticiper les investissements nécessaires au traitement des eaux résiduaires.
À plus long terme, les étapes s’enchaînent :
- 2029 : garantie d’accès universel à l’assainissement.
- 2035 : traitement avancé obligatoire des micropolluants dans les stations ciblées.
- 2045 : neutralité énergétique atteinte pour toutes les stations concernées.
Ce phasage implique une montée en puissance rapide de l’ingénierie territoriale, avec des besoins accrus en expertise technique, financement, et gouvernance.
Les petites collectivités en première ligne
Ce sont les petites et moyennes communes, souvent en régie directe ou en groupement intercommunal, qui devront absorber le choc réglementaire. Le passage au seuil de 1 000 EH implique que des centaines de communes devront construire ou rénover des réseaux, dimensionner de nouvelles stations, et mettre en conformité des équipements parfois vétustes.
Or, dans ces territoires, la collecte et traitement des eaux usées restent inégalement structurés. L’enjeu devient alors double : garantir un service public de qualité tout en intégrant les normes de la DERU.
Le texte prévoit une clause d’accompagnement, notamment par le biais de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) : les industriels (pharmaceutique, cosmétique, chimie) devront financer en partie le traitement des substances qu’ils génèrent. Un levier financier inédit, encore à préciser au niveau national, mais indispensable à l’équilibre économique du système.
PEAGE Assainissement : catalyseur de solutions dans la région lyonnaise
Dans ce contexte de transition accélérée, certains opérateurs disposent déjà de l’ancrage et de l’agilité nécessaires pour accompagner les collectivités. PEAGE Assainissement, entreprise implantée en Auvergne-Rhône-Alpes, en est l’exemple. Acteur spécialisé dans l’assainissement, PEAGE travaille au plus près des contraintes des petites collectivités.
Sa force : intervenir sur les maillons critiques du système avec une expertise opérationnelle éprouvée. Sa connaissance du terrain en fait un partenaire stratégique pour préparer la transposition de la directive, assurer la conformité des stations et garantir la continuité de service dans des contextes budgétaires contraints.
Plus qu’un prestataire, PEAGE agit comme interface entre exigences européennes et réalités locales, et se positionne comme levier de modernisation pour les collectivités confrontées à la nouvelle DERU.
La DERU 2025, bien plus qu’une directive — une refondation
Avec la DERU révisée, l’Union européenne engage ses États membres dans un chantier collectif, long, mais structurant. Ce texte, à la fois environnemental, sanitaire, énergétique et social, oblige chaque territoire à reconsidérer ses priorités : traitement des pollutions diffuses, rénovation des infrastructures, équilibre budgétaire, accès universel à un service public vital.
Derrière la technicité des termes — eaux résiduaires, station d’épuration, pollution organique, micropolluants, PFAS dans l’eau —, c’est un message politique fort qui s’impose : celui d’un assainissement du XXIe siècle, plus propre, plus juste, plus transparent.
Et pour le rendre possible, des partenaires de terrain comme PEAGE Assainissement joueront un rôle essentiel. Celui d’artisans du quotidien, capables d’opérationnaliser une ambition continentale. À l’heure où les délais se raccourcissent, leur expertise devient un maillon stratégique de la transition.